Sherlock le Marocain : Jour 9 - Souk Machine

octobre 2nd, 2008 by Sherlock
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Sherlock le Marocain est reparti sur la bonne voie. Nous attaquons la dernières ligne droite de notre voyage avec un jour plutôt calme en photos avant de nouveau déchaîner le déclencheur de l’appareil photo pour les deux derniers jours de notre périple.

- Récit par Sherlock -

10/02 : Ma moitié se lève en ayant mal dormi : les quintes de toux nocturnes ne l’ont pas aidée à trouver le repos. Pourtant notre humeur est plutôt joyeuse et j’ai, pour ma part, bien dormi. Le petit déjeuner sur la terrasse se fait sous un ciel voilé qui ne fera que se détériorer au long de la journée. Le délicieux jus d’orange du matin vient vite nous éveiller et nous poser la question du programme du jour… Et pour la première fois depuis le début de notre séjour nous ne savons pas trop quoi faire.

Je suggère que nous retournions dans les souks départis de notre timidité de la veille à entrer dans les boutiques. Nous devrons également suivre consciencieusement notre petit plan des souks question de trouver ruelles et cours moins passantes où les bonnes affaires seront certainement plus fréquentes.

Avant de quitter la terrasse, nous disutons brièvement avec un couple qui revient régulièrement à Marrakech comme “dans une maison de campagne”. Ils nous indiquent notamment qu’il nous faudra négocier dur au souk car les prix annoncés par les marchands ont considérablement augmenté. C’est donc armés de nôtre plan, de notre science précaire de la négociation et des conseils d’expatriés expérimentés que nous pénétrons dans les dédales du souk de Marrakech par la place Jeema El Fna.

Le souk est grosso modo organisé autour  d’une rue qui se sépare en “Y” après quelques centaines de mètres. Mais ceci ne constitue que l’artère principale de ce gigantesque marché permanent. Historiquement le souk est organisé en “secteurs” correspondant au type de produits que l’on trouve : secteur du cuir (souk cherratine), des babouches (souk smata), des teinturiers (souk Sebbaghine)  entre autres.

L’artère principale, elle, regroupe un peu de tout et l’on est surpris de trouver de véritables boutiques avec vitrines assez régulièrement. Nous nous enfonçons donc dans le souk semmarine puis dans le souk nejarine avant de bifurquer dans le but de trouver le souk des teinturiers et ses couleurs paraît-il très photogéniques. Le long du chemin ma gazelle est fortement sollicitée par marchands de babouches ou de poteries…elle n’est clairement pas à l’aise avec la conception locale du commerce.

Après quelques détours, nous voici enfin parvenus au souk des teinturiers. Nous sommes tristes de voir que seules quelques rares boutiques perdurent et que les couleurs chatoyantes d’antan se sont raréfiées.

Nous nous en retournons donc vers le souk Kimakhine tout proche. Ici c’est le royaume des instruments de musique et nous avons en tête une idée de cadeau pour la Dame Blanche et son p’tit rasta : un beau djembé ! Nous voici donc devant l’échoppe de Rhani Charaf qui nous accueille tout sourir. Il nous présente ses instruments et vante leur qualité de fabrication.

Après avoir écouté raisonner les djembés et regarder la multitude d’instruments à cordes traditionnels, nous portons notre choix sur une “tarija” tendue d’une peau de chèvre au son percutant. Fidèle aux traditions locales j’entame alors mon travail de négociateur. C’est une main tendue qui viendra sceller l’accord ! Alors que Rhani empaquette notre achat nous discutons du souk et de ses marchands d’instruments. Il me confie avec une pointe de mélancolie que des quelques 40 luthiers ne restent moins d’une dizaine d’échoppes. Je prends quelques photos souvenirs de notre rencontre et la carte du magasin puis nous retournons aux ruelles en vue d’autres achats.

Il fallait ce premier achat pour que ma moitié se désihnibe et ose s’arrêter, regarder et dire qu’un article ne lui plaît pas. C’est donc avec cette nouvelle confiance que nous attaquons le souk Cherratine et ses odeurs de cuir.

Nous traversons une première fois une ruelle réservée au cuir. L’ambiance y est plutôt calme en comparaison de l’allée du souk Nejarine. Conscients que nous risquons de trouver des choses sympathiques, nous retournons y fouiller.  Un marchand m’y présente des portefeuilles ainsi que des sacs à dos pour belle maman. Quand il n’a pas une couleur ou une forme que nous lui réclamons, il hurle quelques mots en arabe à l’un des jeunes de l’échoppe voisine qui revient en moins d’une minute avec l’article exact demandé. Bien que je n’en ai pas le besoin, je repère très vite un sac marin tout en cuir… Et finis par négocier pour le lot sac à dos bleu, le sac marin et un portefeuille. Comme nous sommes “les premiers clients de la journée” et qu’il faut provoquer “la baraka inch’alla” nous repartons avec une bonne réduction et tous les articles sous le bras.

Nous voici donc à errer dans les souks avec un djembé et des articles en cuir. Toujours pas rassasiés, nous refluons vers le souk principal en contemplant néanmoins au passage les cavernes d’Ali Baba du souk Attarine.

C’est ici que nous trouvons, coincé dans une minuscule échoppe un très sympathique marchand dont Leslie dira plus tard qu’il lui rappelle un grand oncle. Dans ce minuscule magasin se bousculent des centaines de mètres de tissus de toutes couleurs, de toutes gammes, de toutes utilités : dessus de lit, rideaux, châles et écharpes y trouvent une place de choix où empilés, les tissus forment un arc en ciel vertical du plus bel effet.

Le marchand est avenant, enjôleur et flatte ma gazelle qui est tellement belle comme le sont les femmes naturelles sans le poids d’un maquillage trompeur, ma gazelle dont le véritable miroir est son gazeau (ça c’est moi dans le texte), ma gazelle qui a la beauté du sud… Ma gazelle qui lui achètera quelques beaux tissus, qui repartira avec un cadeau et que le marchand appelera au secours quand je reviendrai au centre de cet amusant jeu de rôle pour négocier le prix du tout. Nous repartirons avec une belle photo de nôtre marchand et le bonheur d’avoir encore passé un moment spécial.

En refluant vers la place JEF, sur le souk Kchacha (marchands des fruits secs), ma Diablesse tombe sur un panier en osier qu’engaillardi par mes petits succès de négociateur, j’arrange à la baisse avec en cadeau un plein sac de belles dattes rondes et sucrées.

C’est plein les bras de cuir, tissu, osier, fruits et instrument que nous décidons une retraite vers le riad et notre chambre qui prend peu à peu des couleurs de mini souk.

Nous y resterons à contempler quelques instants nos trouvailles avant de repartir en ville. Ce soir du 10 est un soir spécial : nous avons décidé de fêter ma promotion comme senior, le travail fraîchement débuté de ma moitié  et nos 6 ans qui arriverons le 11.  C’est pourquoi nous avions réservé une table dans LE restaurant chic de la place Jeema El Fna : le marrakchi.

Vers 20h, très heureux de pouvoir enfin fêter tout ça nous nous rendons donc sur place où nous sommes acceuillant par un jovial molosse noir en costume traditionnel. Nous montons les escaliers vers le restaurant et sa vue sur la place et la mosquée puis nous annonçons. Nous sommes alors conduit dans une salle de restaurant à l’ambiance cosie : éclairage à la bougie, tissus rouges habillent des tables servies par des personnes affublées de fez également rouges.


La carte présente les plats traditionnels du Maroc ainsi que…des vins et des alcools. Puisque nous faisons la fête, nous commandons deux kirs blancs puis étudions la carte. A l’entrée, ce sera pour nous deux des briouates. Assortiment de poisson, fromages, légumes et viandes présentés en beignets frits. Puis j’ai enfin décidé de manger mon premier couscous du séjour alors que la Diablesse choisi un poulet aux amandes et aux oignons. Pour faire bonne mesure, je commande également un vin Marocain, un Cabernet rouge Cuvée du président !

C’est au milieu de cet excellent repas rendu encore plus pétillant par les rires francs d’uneDiablesse qui goûte de nouveau les joies du vin que surgissent sur une musique de circonstance deux jolies danseuses du ventre. Elles passent entre les tables à la recherche de partenaires de cette danse lascive. Ma moitié m’avoue qu’elle a été élue meilleure danseuse du ventre en cm2 mais qu’elle était à l’époque beaucoup plus habillée que les deux demoiselles. A son grand malheur (et au miens également) nous sommes un peu trop difficilement atteignables pour que je puisse être la victime conscentante de ce petit pas de danse…dommage !

C’est donc après cet excellent repas terminé par un thé à la menthe que nous  quittons les lieux. Ma chère et tendre a l’oeil pétillant des gens qui ont bu trois verres de vin…ça l’aidera à s’endormir !

La note du photographe amateur :

C’est flou !!! J’ai voulu faire le kakou pendant notre périple dans les souks et j’ai été très surpris de la mauvaise qualité de mes photos lors de l’import sur l’ordinateur. J’avais monté la focale fixe pour avoir assez de lumière. Mais comme j’aime faire mumuse notamment avec l’auto focus en manuel, il m’arrive parfois de le payer. Le plus gros défaut du 400D est sûrement son viseur trop petit et peu confortable. A moins d’avoir vraiment le temps de “s’installer” pour faire sa photo, il est presque impossible de voir si la mise au point est nette dans le viseur. Autant vous dire qu’au milieu de la fureur d’un souk avec en plus des conditions de lumière plus que limite, c’était extrêmement difficile. Je ne le referai plus en tout cas…car en essayant de faire plus que ce dont j’étais capable j’ai gâché beaucoup de beaux clichés potentiels. La vie de jeune apprenti est parfois difficile !

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La galerie complète de cette journée : 10 photo.

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Revivez les épisodes précédents sur le net avec Sherlock Replay Online :

Sherlock le Marocain : Jour 8 : Vous reprendrez bien un peu de tourisme ?

Sherlock le Marocain : Jour 7 : t’as pas un Dirham ?

Sherlock le Marocain : Jour 6 - Le Roi Atlas - part 1

Sherlock le Marocain : Jour 5 - Les yeux dans le Bleu

Sherlock le Marocain : Jour 4 - Hamman et couscous

Sherlock le Marocain : Jour 3 - là où bronzent les cigognes

Sherlock le Marocain : Jour 2 - apprivoiser Marrakech la trépidante

Sherlock le Marocain : Jour 1 - Lost in translation

Sherlock le Marocain : l’intro !


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