These Are The Days of Our Lives

septembre 29th, 2008 by Sherlock
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Les incollables du Rock, du vrai, auront reconnu le titre d’une chanson de Queen. Mercredi dernier j’ai réalisé un vrai rêve de gosse en me rendant au concert de Queen + Paul Rodgers à Bercy. J’ai découvert le groupe via l’un de ses best of alors que je devais avoir 10 ou 11 ans…grosso-modo l’année où Freddie Mercury nous a définitivement fait comprendre que “The show Must Go On” même sans lui.

Alors à partir de cette année là j’ai découvert et aimé Queen plus que n’importe quel autre groupe, comme une groupie, pardonnant parfois avec 15 ans de retard les fautes de parcours, découvrant avec autant d’année de décalage certaines anecdotes et voyant également un mythe se construire sur Mercury, le genre de mythe qui ne se créé qu’autour des artistes disparus trop vite.

Toute mon adolescence puis ma vie de jeune adulte ont été bercés par Queen et sa musique rock, baroque, grandiloquente, insolente et originale. La voix d’un Mercury touché par la grâce doublé d’un pianiste émérite, la Red Special de Brian May, intello guitariste introverti et pourtant pourvoyeur de certains des plus grands tubes de la planète, la discretion de John Deacon et les solos déchaînés de la batterie de Roger Taylor ont composé toutes ces années de ma vie sans interruption. J’ai ponctué ce parcours de gestes de “fan” en accrochant dans ma chambre d’ado des posters du célèbre Queen Crest (le logotype ci-dessus) et de Mercury ou en rammenant de Londres des tapes de Smile, le groupe qui a accouché de Queen.

Et j’ai infiniment regretté d’être trop jeune pour n’avoir pas vu la démence de Wembley 86, n’avoir pas vu Mercury tenir 80000 personnes dans sa main…j’ai regretté de ne pouvoir jamais voir May nous sortir son Brighton Rock, j’ai regretté… The Queen is dead, God Save the Queen.

Puis en 2005, après un Made In Heaven posthume, un “No One But You” en forme d’épitaphe et un Best Of Queen III qui ressassait Queen à la sauce Guest Stars, je me suis remis à espérer. Queen allait tourner de nouveau avec un certain Paul Rodgers. Malheureusement, en 2005, je n’ai pas pû être là.

Nouvel espoir en 2008 quand, dans le RER, je tombe sur l’affiche “Queen + Paul Rodgers (encore lui) à Bercy”. En bon fan “réflexe” j’achète alors des places dans la fosse et j’attends de longs mois. J’apprends entre temps que Queen va de nouveau rentrer en studio…

Mais stop un instant Sherlock : “Queen” n’est plus vraiment Queen. Queen n’est plus que Taylor et May seuls avec un nouveau chanteur qui n’a clairement pas l’étendue vocale d’un Mercury. Alors prions pour que ce soit bon !

Mercredi 24 septembre. Je quitte le boulot à 17H00 envoyant valdinguer tout ce que j’ai sur le feu. Ce soir c’est Queen - The Cosmos Rocks Tour”.

A 17H40 environ, je suis dans la longue file d’attente pour la fosse. Je croise des sosies de Mercury, un faux Queen Band composé de 4 membres assez approximativement semblables au groupe.

La foule se déplace, nous voici dans la fosse. La scène est relativement modeste mais une belle avancée centrale défie déjà la foule qui s’aglutine sur ses contours. Je me place idéalement entre la scène et le bout de ce pont vers le public. Je suis presque collé à la barrière, d’ici je ne raterai rien ! Entre temps, redevenu ado, j’ai cédé à la fanatitude en achetant un tee shirt et le programme du concert.

20H00. La lumière s’éteint, le tonnerre gronde. Je suis en train de réaliser un rêve d’enfant là maintenant. La Red Special fait rugir ses premières notes et électrise une foule de fans bardés de tee shirts à l’effigie du plus grand groupe de rock de l’histoire (sisi ne dites pas le contraire). Le concert attaque en trombe malgré un Paul Rodgers un peu timide. Les morceaux s’enchaînent avec une playlist clairement calée sur les titres les plus rock de Queen. Je soupçonne Rodgers de ne pas être capable de tenir tout le répertoire sur le plan vocal.

La fosse est déchaînée, le public réagit à toutes les interventions électriques de la gratte de May. Je ne me réveille pas. Puis May s’avance seul sur le pont vers le public et entame un 39 issu de la référence “A Night at the Opera“. C’est beau ! Petit à petit les autres membres du groupe s’avance, Rodgers se fait plus discret. Ce moment est pour Queen.

Puis s’enchaînent les moments juste pour les fans : non, aujourd’hui vous ne verrez plus un solo de batterie pendant un concert de Rock. Taylor nous en a brillamment gratifié tout comme il nous a fait le plaisir d’un “I’m In Love With My Car” poussée d’une admirable énergie (je reste toujours béa quand je vois un batteur chanter). May a pris le relais dans un Brighton Solo planant, invoquant l’esprit d’un Mercury de plus en plus présent à l’esprit de l’assistance. Puis sa voix vient briser Bercy dans un solo revenu du passé pour se marier à la Red Special. Instant suspendu, voix perchée et puissante…merde je ne me réveille toujours pas. Freddie est tellement en forme qu’il enchaîne avec un début de Bohemian Rapsody, repris en route par les membres du groupe. Puis, parce qu’il faut que les beaux moments restent rares, Freddie repart, le rock reprend ses droits, la voix de Rodgers prend le relais.

Quelques nouveaux morceaux, un “We are The Champions”, un “We will Rock You”…2 heures sont passées et je suis réveillé lentement au son du traditionnel “God Save the Queen”, autrefois pied de nez de Mercury à l’establishment, devenu a son tour un hymne d’une légende de la musique.

La lumière se rallume, Queen est parti et j’ai vécu mon rêve. Comme un gosse, juste comme un gosse.

Oh je sais que ce compte rendu n’a rien d’objectif. Mais l’émotion était là. On ne peut qu’être ému quand on rencontre une légende. Certains très très ronchons n’ont pas aimé. Je ne peux que leur reprocher leur manque de culture. D’autres ont été plus analytiques. C’est tout à fait louable. Moi j’ai vu un Brian May qui transpirait le plaisir d’être sur scène, un Roger Taylor qui avait clairement envie de se défoncer sur son instrument.

Ce soir là, J’ai vu la flamme dans ce qui reste de Queen et ça restera le plus beau concert de ma vie à ce jour.


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