Sherlock le Marocain : Jour 5 - Les yeux dans le bleu

Cinquième jour plein de couleurs. Beaucoup de photos pour cette journée toute en bleu pendant laquelle nous avons été très inspirés. Clairement un grand moment de notre voyage !
- Récit par Sherlock -
06/02 : Suite à mes aventures ophtalmiques de la veille (mais bon dieu pourquoi ais-je oublié ces cachets, imbécile que je suis ???), je me lève étonnement frais et bien disposé a conquérir de nouveaux quartiers de Marrakech. La terrasse nous accueille une nouvelle fois pour un petit déjeuner composé de fines galettes sucrées, de confitures de fraise et d’orange.
Nous quittons le riad assez tardivement vers 11h. Il est vrai que nous avons pris un bon rythme de vacanciers et que contrairement à certains nous avons vraiment tout notre temps pour les visites… Et puis mince : c’est tellement jouissif un p’tit déj sur une terrasse au soleil !
Bref, nous quittons le riad vers 11h et comme tous les gens civilisés nous allons consulter nos mails. Il faut dire que le cyber parc de l’avenue Mohamed V est le plus agréable des bureaux pour surfer sur le net ! Et vas-y que j’ouvre mes mails accompagné du chant des oiseaux, vas-y que je vais voir les dernières frasques de Sarko au son de la fontaine. Je sens clairement l’envie d’y installer mon bureau dans ce parc !
Rassasiés de news et de soleil, nous entamons comme la veille la remontée de l’avenue Mohamed V, la plus occidentale des rues de la ville. Après un stop au MacDo (comme la veille) nous continuons notre route vers notre premier objectif du jour : le jardin Majorelle. Nos pas rythmés par les bruits des klaxons nous mènent finalement à l’abri des bruits, de la pollution et des mobylettes dans un petit écrin de verdure au cœur de la ville moderne.
Vous connaissez le célèbre “bleu Klein” ? Et bien le bleu Majorelle existe également et il orne ces jardins mirifiques de la plus belle des façons. Un bleu plus profond que le bleu du ciel du Maroc colore murs, vasques et pots et met en valeur plantes, palmiers ou cactus.
Un calme et une douceur assez inattendue dans cette ville tourmentée qu’est Marrakech habite ces lieux. Ma moitié, portée par une inspiration très “Majorelle” entame une séance photos et réalise quelques magnifiques clichés où le bleu Majorelle joue avec les ombres fournies par les plantes. De mon côté je cherche à rendre justice à la quiétude des lieux en déclenchant également quelques fois l’appareil.
Les premiers mètres parcourus dans ce magnifique jardin ne sont d’ailleurs pas sans nous rappeler la bambouseraie du Gard.
Plus loin une petite tour à la couleur ocre se dessine entre les palmiers.
Mais le plus étonnant reste à venir : au bout d’un ponton ombragé se dessinent les angles très dessinés d’une maison totalement peinte en bleu majorelle.
Sur le fronton, des vasques vertes et jaune donnent au lieu une curieuse harmonie dont nous nous étonnons qu’elle donne autant cette impression de quiétude.
Des oiseaux s’amusent dans la fontaine et ma Chère et Tendre s’emballe carrément pour les lieux !
Question d’en profiter un maximum, nous nous posons sur un banc pour comparer nos photos. Je suis bluffé par certains des cadrages trouvés par ma moitié, complètement habitée par les couleurs de Majorelle.
Nous faisons de nouveau un tour du jardin et trouvons de nouveaux angles, de nouvelles lumières dans ce lieu décidément très photogénique même au soleil de l’après midi.
J’attrape enfin la main de ma moitié pour quitter ce jardin bleu magique, ses pots verts, jaunes et bleus et son orgie de verdure pour se diriger vers notre prochaine étape : la Ménara !
Mais la Ménara c’est un tout petit peu pas la porte à côté. Aussi ais-je décidé d’offrir à nos jambes malmenées un véhicule approprié. C’est vers un conducteur de calèche que nous nous dirigeons pour négocier le trajet. Ce dernier, coiffé d’un chapeau de paille, nous annonce dans un français proche du patois berrichon que la course nous coûtera 150 dirhams. Dans l’unique but d’éprouver mes talents de négociateur, je tente un petit 100 dirhams rejeté en bloc par le cocher marocain berrichon décidément intraitable derrière sa mollesse apparente. C’est donc en calèche a 150 dirhams la course que nous rallions la Ménara.
Le trajet est agréable et il est pour le moins intéressant de voir de l’intérieur comment un tel équipage parvient à se faufiler dans la folie de la circulation locale (au prix d’une petite touchette quand même).
Nous voici donc à bon port, accueillis par des chameaux et par l’Atlas qui se dessine désormais en toile de fond. La ménara en tant que telle n’est pas extraordinaire : un petit pavillon qui pourrait être la plus petite des annexes d’un château du sud de la France construit devant un immense bassin sans autre utilité que d’être remplis d’eau et permettre à quelques gamins du crû de se jeter dedans.
Mais ce qui est important à la ménara c’est la composition de la photo. Nous avons comme ingrédients : l’Atlas enneigé pour le fond, un bâtiment aux couleurs chatoyantes comme sujet principal et un bassin d’eau pour les reflets et l’avant plan. Ajoutez-y quelques palmiers. Ill ne manque plus qu’une belle lumière du soir que nous sommes bien décidés à attendre.
On dirait réellement que tout a été composé pour la photo : le lieu est un peu au milieu de nul part, le bâtiment et le bassin ne nous semble pas avoir jamais eu d’utilité particulière. Par contre on “sent” que tout a été posé pour que la photo soit belle. Nous attendons juste que la lumière du soleil couchant donne un peu de perspective à tout ça. L’heure avançant, d’autres photographes rejoignent les lieux pour “shooter” la star de la soirée.
J’entame alors quelques réglages, me jauge par rapport à mes collègues photographes, fait déjà quelques photos lorsque soudain c’est le drame : l’appareil tombe en rade de batteries. Le soleil descend, les autres photographient et…je suis en panne sèche. Après avoir pesté contre mon matos, je finis par prendre l’initiative de monter la focale fixe, de virer l’autofocus et l’affichage de l’écran question d’utiliser les dernières forces de l’appareil pour faire LA photo qui fera bien en agrandissement sur les murs de mon appartement ! Mission accomplie ! Je profite également de l’appareil de secours pour faire quelques clichés complémentaire de la Ménara sous le soleil couchant.
Dans l’axe de la Ménara se trouve la Koutoubia qui représente peu ou prou notre objectif de retour à la maison. Nous nous lançons donc sur l’avenue Mohamed VI vers 18h…et arrivons au pied de la Koutoubia vers 19h.
Après une rapide douche au riad nous ressortons pour nous restaurer. Sachant que l’excursion du lendemain nous demandera des efforts, nous optons pour une valeur sûre : les prémices. Et c’est pleins de couleurs sur le visage, de bleu Majorelle dans les yeux et de ménara dans l’appareil photo que nous allons nous coucher.
La note du photographe amateur :
Pas grand chose à signaler sinon que ce n’est définitivement pas l’appareil qui fait le photographe. Ma chérie a fait de magnifiques photos très bien cadrées avec son tout petit appareil Canon A75 de 3,2 millions de pixels. L’ombre, la lumière, la profondeur des couleurs du jardin Majorelle ont fait du bien à nos yeux de photographes amateurs.
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La galerie complète de cette journée : 77 photos.
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Revivez les épisodes précédents sur le net avec Sherlock Replay Online :
Sherlock le Marocain : Jour 4 - Hamman et couscous
Sherlock le Marocain : Jour 3 - là où bronzent les cigognes
Sherlock le Marocain : Jour 2 - apprivoiser Marrakech la trépidante
1 Response to “Sherlock le Marocain : Jour 5 - Les yeux dans le bleu”
[...] vous que je suis ultra à la bourre sur les aventures de Sherlock le Marocain ? Ah oui, ça vous saviez on [...]