Conte de Noël (illustré)

Il était une fois un presque jeune Prince et sa Princesse pendant la fête de Noël. Alors que le vieux barbu discutait de son plan de vol avec ses lutins dans la tour de contrôle de Rovaniemi, il leur vint l’idée comme tous les gens du royaume de préparer ce grand évènement qu’était l’anniversaire de la naissance du petit Jésus.

Ils se mirent alors en quête d’un sapin, car comme le veut la tradition, un sapin tuné était nécessaire à la fête pour lui donner toute sa beauté. Ils y accrochèrent quelques boules et y mirent de la lumière pour baigner leur jeune foyer des couleurs de Noël.

Ces instants de bonheur à regarder leur sapin encore peu nourri des traditionnels cadeaux leur donnèrent bien de la joie. C’était sans compter sur la malice du destin…

Tout le Royaume préparait la fête. Le Roi lui-même, surnommé affectueusement “Le petit Nicolas à talonnettes” par ses sujets, s’était rendu en visite diplomatique au Royaume de Mickey pour y assister à l’un des plus grands spectacles de Noël. Il y était venu en compagnie de sa Rollex, de ses journalistes et de sa nouvelle compagne. Tout le Royaume assistait dans la joie à ce miracle de Noël : enfin le souverain avait repris femme, enfin sa descendance semblait assurée. Décidement ce Noël s’annonçait bien !

Par villes et villages, la fête battait son plein. Les enfants attendaient le Père Noël avec impatience, préparaient lampes et lampions, chaussettes et verres de lait pour accueillir l’homme en rouge.

Même les petites gens du Royaume d’en bas y mettaient leur coeur, ils avaient parfois du mal à oublier leur difficile quotidien fait de labeur et de souffrance. Mais au moins la joie intérieure brûlait en chacun.

Les figures héroïques du pays tel Obélix participaient à la liesse des foules en toute simplicité.

Défiant la foule de Noël, le presque jeune Prince et sa Princesse se mirent en quête de cadeaux pour participer au bonheur des leurs. Ils durent se rendre dans un village proche pour aller faire le négoce d’un clavecin d’occasion racheté à un modeste marchand et à sa femme qui virent là un bon moyen de récupérer quelques deniers pour gâter leurs enfants.

La Princesse était heureuse. Elle fît le reste de ses emplettes depuis son logis en jouant de la souris. Le pied du sapin petit à petit se garnissait et elle se languissait du moment où les siens découvriraient leurs présents. Pendant ce temps, le presque jeune Prince travaillait dur. Il travaillerait le jour de Noël, il travaillerait pour la nouvelle année. Mais il voyait dans la perspective de prochaines vacances un peu de la quiétude qui manquait à son humeur en cette période de fêtes.

La Princesse venait de passer avec succès quelques épreuves officielles du Royaume et se voyait chanceuse d’avoir enfin l’opportunité de faire ce qu’elle voulait de sa vie. Le drame survint pourtant alors qu’elle avait oublié qu’il pendulait au dessus de sa tête telle l’épée de Damoclès. Le facteur vint frapper à sa porte avec une missive. Au changement de son visage, il était aisé de comprendre qu’elle savait le contenu du courrier. Elle l’ouvrit, tremblante. La date était fixée : ce sera le 10 janvier. D’ici là, une seule obsession si elle veut s’en tirer honorablement : travailler et travailler sans relâche.

Alors le presque jeune Prince et la Princesse travaillèrent et travaillèrent encore, avant Noël, le jour de Noël puis les jours suivants. Oubliant fêtes et cotillons, grelots et cadeaux, ils se mirent à l’ouvrage dans l’urgence des échéances. L’esprit de Noël et la lumière chaleureuse du sapin quittèrent leur esprit. Et ce fut avec cette pression imperceptible leur nouant le ventre qu’ils traversèrent les débuts de l’hiver et reportant leurs espoirs sur un printemps salvateur.

To be continued…